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OBJET DU MOIS DE FEVRIER 2025
Ralliez-vous sous ma bannière !
"La bannière de la Société philanthropique des paveurs de Paris et de la banlieue"

bannière avant restauration.JPG

La bannière de 1878 confiée à Jean-Albert Gougeat, avant restauration

bannière restaurée.jpg

La bannière exposée au musée, après la restauration de 2014

Cette bannière de 1878 a été utilisée par la Société de secours mutuel des paveurs. Fondée en 1848, elle était établie à Paris et à Saint-Sulpice-les-Feuilles (nord-est de la Haute-Vienne). Ce type de société assurait des aides aux travailleurs en cas d’accident, de maladie et de décès. Lors des cérémonies ou des assemblées générales, les paveurs (ouvriers migrants) arboraient leur bannière dont l’une est exposée au musée.

Elle était suspendue en haut d'une hampe à l'aide d'une traverse en bois peint. Elle a été confectionnée avec divers matériaux tels que de la soie brodée, des fils métalliques et du coton pour l'envers.
La bannière de couleur verte et dorée, restaurée en 2014, est d'une dimension de 1,45m pour sa hauteur et 0,94m pour sa largeur.

paveurs_Etampes.jpg
malle et outils _maçon-tailleur de pierre_ _ canne de maçon-paveur migrant _c_ musée René Baubérot.JPG

Malle en bois de Jean MATHIEUX de Châteauponsac,
né en 1886 au village de Lacombe,
maçon-tailleur de pierre migrant, qui contenait ses outils :
​​​​​​​visible au 2e étage du musée.


​​​​​​​Elle fut confiée à Jean-Albert Gougeat, dernier détenteur de celle-ci, lors de la dissolution de la Société de secours mutuels des ouvriers paveurs. Jean-Albert Gougeat, né en 1881, passait avec ses deux frères une partie de l'année à Paris pour paver les rues. Cette bannière a été donnée au musée René Baubérot par ses petites-filles. C'est un objet symbolique de la migration saisonnière des ouvriers de la Basse-Marche dont fait partie Châteauponsac. Il existait deux bannières identiques, l'une consacrée aux cérémonies dans le nord de la Haute-Vienne, l'autre à celles de Paris.

Cet objet témoigne de la migration ouvrière que la campagne limousine a principalement connu au 19e et au début du 20e siècle. Les paysans partaient dans les grandes villes qui manquaient de main d’œuvre pour se faire embaucher sur les grands chantiers comme tailleurs de pierre, maçons, charpentiers ou paveurs. Les jeunes garçons les accompagnaient dès l'âge de 12-15 ans. Ils se rendaient essentiellement à Paris, Lyon, Bordeaux, en Saintonge et Charentes. Ils quittaient le Limousin de mars-avril pour "la campagne" (terme utilisé pour qualifier la période de travail sur les chantiers) qui se terminait en novembre-décembre. Chaque ouvrier avait ses propres outils. Les conditions de vie étaient dures : environ 12 heures de travail par jour, pénibilité des tâches, insalubrité des logements, mauvaises hygiène et alimentation, maladies, etc.

Cette migration connaît des pics en période de difficultés économiques en Limousin.
Une enquête de 1848 a recensé environ 1800 migrants temporaires dans le canton de Châteauponsac  
​​​​​​​
et 900 dans le canton de Saint-Sulpice-les-Feuilles.
Cependant, la migration a introduit une certaine modernité dans les campagnes
et a permis l’essor de l’alphabétisation.


Article publié le 31 mai 2013 dans le journal "Le Populaire du Centre" sur l'exposition temporaire 
à la Maison du Terroir "Ouvriers migrants de la Basse Marche, de 1848 à 1914" 

https://www.lepopulaire.fr/chateauponsac-87290/actualites/les-migrants-sarretent-a-la-maison_1569911/