perm_phone_msg

Contact

date_range

Agenda

computer

Facebook

La porte Peyrine de Châteauponsac

entrée musée tour porte fortifiée

Porte dite Peyrine, 4ème-7ème siècles, et tour fortifiée, 15ème siècle
(entrée du musée René Baubérot)







Grâce aux études et aux fouilles menées de 2011 à 2013 par Jacques Roger, ingénieur d’étude au Service régional de l’archéologie, nous pouvons désormais corriger une idée jusque-là bien répandue, selon laquelle la porte Peyrine avait été édifiée, dans les années 1420, pour fortifier le prieuré. En outre, elle ne se situe pas dans le tracé des remparts de la ville, érigés une dizaine d’années après. 

Selon Jacques Roger, grâce à un relevé minutieux de la maçonnerie, des blocs de granite, provenant d’un ou de plusieurs monuments gallo-romains, constituent les vestiges d’une fortification, de 25 m de long et 2.40 m d’épaisseur en moyenne, allant du mur oriental du musée jusqu’à la propriété sise au 30, rue Jeanne d’Arc. 

Les blocs agencés sans mortier encadrent une porte monumentale, conservée intégralement dans sa hauteur, soit 3.20 m. Ses jambages indiquent que deux portes ménageaient un sas de 2.30 m. De plus, des traces de fermeture des deux vantaux des portes sont visibles. La voûte construite postérieurement, côté rue, cache l’aspect originel de l’édifice, tel que l’on peut le voir, à l’ouest, avec un linteau monolithe de 2 m de long sur 1.20 m de large. Sous la porte, les sondages au sol ont révélé un ancien dallage et une sépulture, datée au carbone C14, entre 779 et 969 de notre ère, donc postérieure au monument lui-même. 

DSC_9536.JPG
porte Peyrine plan maçonnerie.jpg

Blocs antiques en place en rouge
Localisation des sondages archéologiques en orange



Ainsi, le remploi des blocs, l’agencement des maçonneries, la datation de la sépulture et le tracé différent de celui des remparts médiévaux étayent l’idée selon laquelle les vestiges des fortifications et la porte Peyrine dateraient de l’Antiquité tardive ou du début du Moyen Âge (4ème-7ème siècles). Ces éléments ostentatoires auraient pu assurer la protection d’une agglomération ou d’un fortin militaire ou surveiller le passage sur la Gartempe.  

porte peyrine_remparts_mur est

Vue depuis l'est de la porte fortifiée et du rempart (mur oriental du musée René Baubérot)

Encadrée par les deux tronçons de rempart, la porte Peyrine est un monument unique en Limousin et rare en Nouvelle-Aquitaine, en raison de son ancienneté et de son architecture conservée en intégralité.  

Jacques Roger souligne la nécessité de protéger l’édifice et de le mettre en valeur dans la ville. 


 
Bibliographie : Lise BOULESTEIX, Jacques ROGER, “La porte Peyrine à Châteauponsac (Haute-Vienne) : une possible fortification de l’Antiquité tardive inédite ?”, Aquitania, n°35, 2019.